Parlez-vous français ? Yes, you can!

Autour de quinze pour cent de jeunes qui entrent au collège sans maîtriser le "lu" ni l'"écrit" ! Et pendant ce temps, de prétendus spécialistes s'étripent à coups de méthodes globale, semi-globale, mixte... de lecture ! Il faut croire que la France est le seul pays au monde où l'on apprenne aux petits écoliers à lire, mais pas à écrire... Et ne parlons même pas de l'alphabétisation des adultes, quand on sait que l'instruction obligatoire s'arrête à seize ans. Au-delà, tant pis pour vous !

Nom :
Lieu : Paris, Ile-de-France

Plus de 25 ans passés dans les cités-dortoirs de France et de Navarre, ces fameux quartiers sensibles, que je commence à connaître un peu, en tout cas mieux que la quasi-totalité de leurs élus ; ne parlons même pas de la plupart des sociologues et autres journalistes, lesquels me donnent toujours l'impression de vivre à des années-lumière du peuple ! Mail : liberscriptus@voila.fr

lundi, mars 14, 2011

Pour en finir avec le sous-développement durable !



La faute aux immigrés ?


Libération, 12 avril 2002 : (…) L'an prochain, Robin rentre à l'école maternelle, mais pas dans celle de son secteur, au pied de son immeuble, dans le XIXème arrondissement de Paris. Cet été, la famille va déménager pour que Robin ne fréquente pas cette école dont les trois quarts des élèves sont issus de l'immigration

Lu dans TDC, n° 644, 10 février 1993. Femmes d'Afrique Noire. L'Afrique reste un continent sous-alphabétisé. Or tout le monde sait que l'alphabétisation, et tout particulièrement celle des femmes, est un marqueur essentiel du développement. Et aujourd'hui, où en sommes-nous ? Apparemment, les chiffres n'ont pas énormément varié depuis quelques décennies.





L'Afrique toujours à la traîne, malgré ou à cause de tous les programmes d'aide au développement, malgré ou à cause de tous les prêts de la Banque mondiale et du FMI, malgré ou à cause des discours politiques...

La solution pour faire reculer l'analphabétisme ? Certains pays ont recours à des systèmes originaux, comme la mobilisation des jeunes. Des instits adolescents, ou la démocratisation scolaire à la mexicaine… Mexique : instituteurs aux pieds nus ; lu dans Le Monde de l'Éducation, n° 314, mai 2003.

Dans les campagnes les plus pauvres et les plus enclavées du Mexique, de nombreux enfants demeurent aux portes de l'institution scolaire. Pour leur apprendre à lire et à écrire, le gouvernement n'hésite pas à recruter des collégiens. Au-delà de ses incohérences, ce système éducatif joue la carte de la cohésion sociale.

(…) Ils se chargent de leur apprendre à lire et à compter, choses que leurs parents ne savent pas faire, et que la plupart des instituteurs diplômés ne veulent pas faire dans des régions aussi difficiles d'accès.

(…) Les parents étaient très réticents à l'idée d'envoyer leurs enfants à l'école. Le père ne me faisait pas confiance. Il avait peur que je leur donne le mauvais exemple, que je leur apprenne à boire et à fumer. Je l'ai donc invité à venir voir ce que l'on fait à l'école. Il a assisté deux fois aux cours. La seconde fois, il m'a remercié pour ce que je faisais pour ses enfants.


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Quiz...



Question : avez-vous une idée de l'âge des auteurs des inscriptions qui suivent ?


A.




B.





C.




D.





E.


F.




G.





Si ça peut vous aider, les travaux qui précèdent (et disposés dans le désordre) ont été réalisés par des sujets âgés de 4 à 30 ans...


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Apprendre à lire et à écrire... à quel âge ?



Résultats du quiz



B. La plus jeune : nous l'appellerons Kikuko, métisse franco-japonaise de 4 ans, en petite section de maternelle.








A. Un peu plus âgée que Kikuko : Inès, laquelle connaissait son alphabet à deux ans et demi. À quatre ans et demi, elle écrit déjà très bien, en ayant appris à la maison.



E. La même un an plus tard (5 ans et demi), en Grande Section de Maternelle. Étonnant non ? Pas vraiment : Inès était ma voisine de palier et je la voyais presque tous les jours.  




Ci-dessous : Inès à 3 ans et demi, quatre, cinq et cinq ans et demi







C. Steven, 7 ans, en grande difficulté en CP (extrait d'un cahier de classe). Présumé dyslexique.


D. Le même, quelques semaines plus tard (soit entre octobre et décembre !). Travail effectué dans le cadre de cours particuliers, à raison de 6 heures par semaine. 



F-G. Nous l'appellerons Mamadou. Africain de l'Ouest, 30 ans, analphabète. Il connaissait un peu son alphabet, après une année de cours (?!) au sein d'une association d'alphabétisation parisienne. Confondait encore certaines lettres comme le 'i' et le 'u'. Cours particuliers à raison de 2 heures la séance. Il y aura quatorze séances  en tout, soit 28 heures. Ci-dessous, des extraits des séances 11, 13, 14.


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J'ai deux ans et...



L'âge idéal pour apprendre à lire et à écrire ?

L'expérience montre qu'aucun enfant ne ressemble vraiment à un autre, chaque sujet étant un cas particulier. En ce qui me concerne, je me souviens très bien de ce petit bout de chou croisé dans un couloir de mon immeuble.


- Bonjour, c'est comment ton nom ?
- Inès.
- Et tu as quel âge ?
- Deux ans et demi.

Et à deux ans et demi, Inès connaissait déjà tout son alphabet. Et devant mon étonnement, elle est allée me chercher un objet jaune, à la forme étrange : un de ces jouets électroniques conçus comme un ordinateur parlant, avec un clavier et un tout petit écran. Et elle l'a fait marcher devant moi, ce qui donnait quelque chose comme ça :

- Appuie sur le 'p'. Non, ce n'est pas le 'p'. Appuie sur le 'p' ! Bravo ! Appuie sur le 's'. Bravo ! Etc.

Et c'est comme cela qu'elle a appris toutes les lettres de l'alphabet, qu'elle pouvait, donc, déchiffrer, mais pas encore écrire. Ce qui m'a donné quelques idées, comme de lui apprendre à écrire, et pour ce faire, j'ai attendu  encore un peu, le temps qu'elle sache tenir un crayon ou un stylo, ce qui fut fait vers ses trois ans et demi. 


Par la suite, je la voyais régulièrement et lui faisais faire toutes sortes d'exercices. Sur la photo suivante, elle va sur ses quatre ans et s'initie à l'addition.




À cinq ans, elle écrit déjà très bien, au point que j'estime qu'en Grande Section de Maternelle, elle a déjà pas mal d'avance sur les enfants du même âge. Autant dire que si elle avait été ma fille, je lui aurais évité d'aller perdre du temps en CP, quitte à lui faire l'école à la maison. Mais bon, ce n'était pas ma fille !





Habituée à traverser le couloir qui séparait les deux appartements, Inès ne cessait de me harceler à coups de "Monsieur W., vous allez m'apporter l'ordinateur ?".

Il faut dire qu'outre les livres, mon petit studio regorgeait d'ordinateurs certes anciens, mais nombreux, que j'utilisais en même temps, comme le vieux Compaq visible ci-dessous, que j'ai installé dans sa chambre le jour même de ses six ans, avec une petite flopée de programmes éducatifs, dont un programme d'apprentissage de la dactylographie.





Ci-dessous, elle doit avoir neuf ans, lorsque je l'initie au solfège et lui fais découvrir les "Mikrokosmos" de Bartok.



La morale de tout ce qui précède ? 

Tout se joue à la maison ! J'entends beaucoup parler de réussite ou d'échec scolaire, s'agissant d'enfants issus de milieux dits "défavorisés". Pour ma part, j'estime que les différences en la matière ne se creusent pas à l'école mais au domicile familial, selon que l'enfant est entouré de parents instruits, peu instruits ou incultes.

Démonstration : ce qui suit est une comparaison entre des tracés réalisés par deux enfants quasiment du même âge : à gauche, Inès a trois ans et demi, et comme on peut le voir, elle sait déjà très bien tenir un stylo et reproduire des syllabes. À droite, nous l'appellerons Tom, quatre ans, jamais scolarisé auparavant ni placé en crèche, et n'ayant visiblement jamais tenu un crayon. L'exercice consistait à reproduire les lettres figurant à gauche de la page. Le jeune Tom était à ce point maladroit qu'il a fallu lui tenir la main pour l'aider à dessiner les lettres. Pour mémoire, la famille de Tom vivait dans un luxueux immeuble du quartier de l'avenue d'Iéna (Paris 16ème) et le père (diplomate ou homme d'affaires) se déplaçait dans une limousine avec chauffeur. Ce n'était donc pas une question d'argent ni de richesse des familles !




            

Le moins qu'on puisse dire est qu'à quatre ans, le jeune Tom affichait un âge mental équivalent à celui d'Inès à deux ans, et encore !, parce qu'à deux ans, Inès connaissait déjà son alphabet ! Cela se voit également dans la capacité à réaliser un dessin : on voit que Tom tient un crayon dans la main pour la toute première fois de sa vie. Du reste, il devait s'interrompre régulièrement, quand son bras commençait à tétaniser, tout le contraire d'Inès, laquelle, quasiment au même âge, pouvait faire des gribouillages des heures durant et est l'auteur de ce dessin de jeune mariée.





On mesure, par conséquent, les différences considérables qui peuvent exister entre des enfants du même âge (en théorie), en termes d'âge mental ou d'âge pratique, lequel mesure ce qu'on sait ou qu'on peut faire (lire, écrire, jouer au piano ou au violon, s'habiller, mettre ses chaussettes ou nouer des lacets, se brosser les dents, manger à la fourchette ou à la cuiller, etc.). Imaginez seulement un écart de deux années de maturité, autour de quatre ans, soit la moitié de l'âge des enfants. Et imaginez ensuite ce qui va se passer au fur et à mesure de la croissance des enfants, entre, d'une part, un enfant qui va poursuivre sa progression intellectuelle, dans un environnement stimulant, avec des parents instruits et cultivés, et, d'autre part, un enfant vivant dans un milieu pauvre, avec des parents peu instruits, voire illettrés ou analphabètes...

Pour ma part, je considère que cette absence de prise en compte des disparités socio-culturelles familiales, tant par les psychologues,  sociologues et travailleurs sociaux, que par le monde de l'éducation et les pouvoirs publics constitue un réel scandale.


Le fait est que l'on parle beaucoup de l'échec scolaire, que l'on tente de colmater à coup de mesurettes comme les cours de soutien scolaire, alors même que l'essentiel du problème se situe ailleurs, ce qui explique que les problèmes perdurent.

Dans la réalité, ça donne par exemple quelque chose comme ce qui suit : extrait d'un cahier d'élève ; classe : CM1. Sujet complètement illettré, presque analphabète, pourtant né en France et ne parlant que le français à la maison !


Revenons au cas particulier de l'enfant de milieu aisé, mais avec des difficultés liées à la mixité culturelle. À un peu plus de quatre ans, Kikuko baragouine encore le français comme si elle avait deux ans, mais elle est parfaitement volubile en japonais, sa langue maternelle. On réalise que ses problèmes langagiers auraient pu être évités si les parents avaient bien voulu engager une nounou ou une baby sitter à un stade précoce, mais peut-être que cette femme japonaise très maternante n'a jamais imaginé pouvoir confier son enfant à une étrangère.

Toujours est-il qu'il a fallu faire du sur-mesure, ce qui a été considérablement facilité par le niveau intellectuel élevé de la mère, tout à fait disposée à relayer le travail accompli en cours particuliers.

Le fait est que six mois ont suffi, à raison d'une petite heure de cours  particuliers par semaine, soit autour de vingt-cinq heures, pour que Kikuko voie ses performances en français s'améliorer sensiblement. C'est ainsi qu'elle a accédé à la Section suivante de Maternelle, tandis que d'autres enfants de sa classe étaient maintenus dans la même section, faute d'une maturité intellectuelle suffisante.

Vingt-cinq heures pour décider de toute une année scolaire... Dans les petites classes, la chose est tout à fait possible ! Cela dit, il a fallu déployer des trésors d'imagination pour amener cette gamine un peu capricieuse à remplir des pages entières de dessins de lettres, le tout moyennant des intermèdes consacrés au dessin ou au piano.








La morale de l'histoire ?

Il est possible d'apprendre à n'importe quel enfant à lire et à écrire, dès lors qu'il est en mesure de manger de manière autonome. C'est, du reste, la question que je pose toujours aux parents : "Est-ce qu'il/elle peut manger un yaourt avec une petite cuiller ?" La réponse est "Oui ?", alors dans ces conditions, il n'y a aucun problème.

C'est dire si, avec des adultes analphabètes ou illettrés, la question ne se pose même pas !

Détail important : l'expérience des enfants dits "surdoués" montre que c'est dans les toutes premières années qu'ils creusent l'écart avec ceux de leur âge. Par exemple, la quasi-totalité de ces sujets précoces n'ont besoin que d'une année par cycle de deux ans, après être parvenus en CE1 vers quatre ans (+ une année en CE1/CE2, une année en CM1/CM2), soit un accès en classe de Sixième autour de 6/7 ans, ce qui n'a rien d'extraordinaire.

Mais on aura compris que tout cela n'est envisageable, la plupart du temps, que moyennant une déscolarisation - car le système scolaire n'aime pas trop les sujets sortant des normes ! -, donc une implication totale des familles.

De fait, enfant surdoué signifie toujours enfant ayant d'abord été scolarisé à la maison.

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P.M.I. (Protection Maternelle et Infantile)



Le texte qui suit fait partie d'un gros paquet de courriers que j'ai adressés à des élus politiques de tous bords dans les semaines précédant les élections municipales françaises de mars 2001.


Imaginez une (jeune) mère de famille, illettrée, voire analphabète, allant acheter des médicaments à la pharmacie. Entre nous, comment va-t-elle s'y prendre, une fois rentrée chez elle, pour identifier le bon médicament et pour bien en lire la posologie ? Autrement dit, les enfants de cette femme, voire la femme elle-même, ne sont-ils pas en grand danger chaque fois que la mère ouvre un flacon ou une boîte de médicaments ? En d'autres termes, le droit à l'alphabétisation ne devrait-il pas figurer dans les obligations minimales et basiques que tout pays civilisé doit à ses habitants, qu'ils soient indigènes ou étrangers ?

Je suggère que le droit de toute mère de famille de pouvoir déchiffrer correctement le mode d'emploi d'un médicament soit inscrit en bonne place dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme !

En attendant le grand soir, je ne saurais trop suggérer aux innombrables associations de quartier qui, entre autres occupations, gravitent autour des populations pauvres, défavorisées, généralement "issues de l'immigration", de sortir d'un certain angélisme – les bons sentiments, ça va un moment, mais ça n'a jamais sorti personne de l'illettrisme ! – et de s'imposer une véritable obligation de résultats.

Le fait est que le fossé se creuse très vite, dès les petites classes, entre, d'une part, l'enfant qui, en rentrant de l'école, peut compter sur des parents suffisamment instruits pour pouvoir répondre à la plupart de ses questions, tout en accompagnant sa progression scolaire, et, d'autre part, l'enfant qui ne bénéficie d'aucune aide à la maison, ses parents – notamment la mère étant trop peu instruits pour ce faire.

La méthode idéale ? Je ne la connais pas ; je me contenterai, donc, ici, de vous indiquer la mienne :

1. D'abord, on apprend l'alphabet… 

2. Ensuite, on apprend à écrire (car il y a du "lu" dans "l'écrit" : en écrivant, je lis forcément ce que j'écris (!), la réciproque n'étant pas vraie).


Comment apprendre l'alphabet ?

Deux erreurs sont à éviter absolument :

1. Surtout, ne pas commettre l'erreur consistant à apprendre l'alphabet dans l'ordre ! Prenez un roman, essai, article de journal, vous constaterez que certaines lettres (a, i, e, s, m, n, p, r) sont beaucoup plus fréquentes que d'autres (h, j, k, q, w, x, y, z). Il faut, donc, insister sur les lettres les plus souvent rencontrées dans le discours écrit.

2. Éviter absolument de se polariser sur le nom des lettres, alors que le plus important est la manière dont elles se prononcent ! Á titre d'illustration : comment passe-t-on de la lettre appelée "ache" (h/H) à des mots comme huile, homme, homard ? Et comment passe-t-on de la lettre appelée "sé" (c/C) à des mots comme cacao, cuivre, concombre ?...

Comme on vient de le voir, le nom de la lettre peut induire l'élève en erreur !

Venons-en aux lettres :

1. Les voyelles : a, i, u, o (moto), e (table) ; on évitera, pour commencer, les "e" accentués (é, è, ê, ë) ainsi que les homophones (ei, ai ; in, ain, ein ; au, eau, etc.).

2. Les consonnes : ce sont elles qui posent le plus de problèmes. On oubliera leur nom pour se concentrer sur leur prononciation.

– b (prononcer boeuh, avec oeu comme dans œuf ou comme un "e" muet)

– c (pr. koeu ou ke) – d (pr. doeu ou de)

– f (pr. fffff) – g (pr. goeu ou gue)

– j (jjjjj)   – k (ke)    

– l (pr. lllll) – m (pr. mmm) ; n (pr. nnnn)

– p (pr. poeuh ou pe) – r (pr. rrrrrrr)

– s (pr. ssssss) – t (pr. toeuh ou te)

– v (pr. vvvv)    – w (woeuh)     – z (pr. zzzzz)


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Demandez le programme !



Le programme qui suit concerne des cours de remise à niveau portant sur de petits groupes (classes de dix élèves au maximum). Les populations visées sont soit des jeunes en situation d'échec scolaire, soit de jeunes primo-arrivants (enfants et adolescents étrangers arrivant pour la première fois en France), soit encore des adultes (analphabètes ou illettrés) nécessitant une (re)mise à niveau de leur bagage linguistique en français. Sont exclus du programme les sujets étrangers lettrés (= de niveau collège, lycée voire au-delà), pour lesquels j'ai conçu des programmes ad hoc.

Le présent programme s'appliquerait aussi parfaitement à des enfants scolarisés à domicile, dont je sais que ce sont des sujets extrêmement performants en termes de gestion du temps, ce qui leur permet d'aller deux fois plus vite que des sujets du même âge, bouclant le programme de deux années scolaires en seulement une année civile, ce qui n'a rien d'extraordinaire pour qui sait s'organiser !

Mon expérience de la chose m'a montré que les innombrables associations œuvrant dans le domaine de l'alphabétisation manquent cruellement de matériel pédagogique adéquat et parfois de savoir-faire. Pour ma part, je me suis toujours servi de matériel de ma conception. Pour des raisons faciles à comprendre, vous n'en verrez aucune présentation ici ! Ce qui suit, ce sont des bouts de travaux effectués sous ma direction par des élèves de 4 à 11 ans, soit de la petite section de maternelle au CM2.

Les chiffres que j'avance ci-dessous concernent des estimations des résultats que l'on est en droit d'attendre de cours organisés dans des conditions presque idéales, soit avec des groupes de dix élèves dans un cadre associatif. Bien évidemment, bien des parents illettrés voire analphabètes gagneraient à se faire aider à la maison par leurs enfants scolarisés, ce qui ne pourrait qu'améliorer leurs performances. C'est de loin la solution qui a ma préférence.

Quant aux cours particuliers, le nec plus ultra, il m'a fallu, par exemple, une cinquantaine d'heures pour sortir le jeune Steven (7 ans), en grosse difficulté en CP, et de l'amener au niveau de la première moitié du CE2, soit l'équivalent de plus de deux années scolaires (CP + CE1 + début de CE2). Je me répète : le tout n'a pas pris plus de 50 heures. Mais nous étions en cours particuliers, soit en tête à tête avec l'élève.

Détail important : ce programme n'intègre pas l'apprentissage des lettres de l'alphabet, qui devrait faire  l'objet d'une préparation séparée.



Niveau 1 : cycle préparatoire >> 100 à 200 heures par séances d'une ou de deux heure(s) (3 à 6 mois)

Acquisition des bases du lu et de l'écrit

enseignement


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Niveau 2 : Cycle élémentaire >> 300 à 400 heures par séances de deux heures (1 x maths / 1 x français) soit 150 à 200 jours = 5-6 mois.

Maîtrise des fondamentaux de la grammaire et de la conjugaison. Calcul : addition, soustraction, tables de multiplication, division. 


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Niveau 3 : CM - Fin d'études primaires >> 500 à 600 heures par séances de deux heures (1 x maths / 1 x français) soit 250 à 300 jours = 8 mois à environ un an.

Maths : Calcul décimal - Multiplication - Division - Formes de base en géométrie (carré, rectangle, cercle...). (Ci-dessous : travaux effectués par Salma, 8 ans)


enseignement


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Français : maîtrise des règles de l'orthographe, de la conjugaison et de la grammaire.  

Exercice d'illustration : recopier en le corrigeant un texte truffé de fautes


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Résumons : prenons un sujet analphabète au départ, enfant ou adulte, mais connaissant son alphabet latin. Le programme en trois niveaux que je propose devrait lui réclamer 3 à 6 mois (niveau 1) + 5 à 6 mois (niveau 2) + 8 à 12 mois (niveau 3), soit au total entre 16 et 24 mois (à raison de deux petites heures quotidiennes, ou 8 à 12 mois à raison d'une matinée de travail) pour atteindre le niveau requis pour accéder à la Sixième des Collèges, étant entendu que le programme se concentrera sur les deux matières de base que sont le français et les mathématiques. Mais il n'est pas interdit de rallonger la durée des séances quotidiennes en y ajoutant, par exemple, une heure de langue étrangère ou une autre de sciences naturelles, d'histoire ou de géographie...

Bien évidemment, en présence d'adultes analphabètes ou illettrés, les résultats seront d'autant meilleurs que ceux-ci auront des enfants scolarisés susceptibles de les assister à la maison, même si l'on peut s'attendre à ce que certains parents - tradition oblige - rechignent à se retrouver dans la situation de se faire instruire par leurs propres enfants.

Pour conclure (provisoirement) : il se raconte partout que l'on redouble trop en France. Le fait est que tout pédagogue qui se respecte sait que le redoublement ne sert strictement à rien ! Il se trouve aussi que, lorsqu'il survient, le redoublement se décide souvent dès la fin des vacances de Pâques, soit au mois d'avril (!!!!), quand on sait que la rentrée scolaire n'intervient qu'en septembre !

Vous avez compris ? 

C'est probablement là que réside le scandale absolu du redoublement, à savoir qu'entre sa décision véritable (au sortir des vacances de Pâques, les profs savent très bien qui va passer dans la classe supérieure et qui risque de ne pas y arriver !) et la rentrée scolaire, nous ayons quatre bons mois, soit plus d'un trimestre, ne servant à rien ! Et pourtant, en un trimestre, en primaire, collège, voire lycée (et à condition d'y mettre le nombre d'heures quotidiennes nécessaires), ON PEUT RATTRAPER N'IMPORTE QUI !


R. Wora, autoentrepreneur  (Méthodes d'apprentissage, manuels scolaires, enseignement assisté par ordinateur)

Siret : 414 337 063 00021

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Sites

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     * http://jeunes-en-rade.eu5.org


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